Nains
21 - Ulrog de la forge

Là nous avons du lourd, du très lourd !
Pierre-Denis GOUX le dit dans la préface : "Celui-là d'album, il m'en aura fait suer...", et c'est justifié. Les graphismes sont superbes, que ce soient les gueules cassés des nains, leurs expressions, leurs bastons, ou les décors qui sont vraiment grandioses. Il y a des pleines pages sur la ville qui sont tout bonnement exceptionnelles, et vous vous y arrêterez un moment pour en apprécier les détails.
Mais l'histoire n'est pas en reste, bien au contraire : imaginez Ulrog, fils du grand Redwin, qui se met en quête de son frère Jorun pour lui demander son aide. Une place s'est libérée au conseil de la Forge, qu'il convoite. Mais pour cela il doit défaire dans un combat d'arène l'adversaire d'un autre postulant, à coup de métal et de runes.
Déjà c'est un régal de retrouver ces deux personnages des opus précédents de la Forge. Ces frères que tout sépare doivent s'entendre, ce qui nous offre des rixes verbales mémorables. S'ajoutent à cela, les filles de Jorun qui vont involontairement peser dans l'intrigue, la présence de Tala, et un passage chez Gurdan du Malt. Nous sommes en pleine réunion de stars.
En face nous avons de bons méchants bien barrés, le père machiavélique qui souhaite le siège au conseil, et son fils gros bourrin ultraviolent taré et instable.
Toutes les conditions sont réunies pour un formidable affrontement final, qui va arriver, mais pas du tout dans le déroulement auquel on pouvait s'attendre. Cependant l'apothéose aura bien lieu, pour notre plus grand plaisir, avec un final fracassant pour une réunion familiale au complet. Et quelle magistrale entrée du Père !
Je dévore déjà en général les albums des Nains, mais celui-ci je l'ai englouti !
Scénario, narration et dessins se sont mis en harmonie pour une histoire aussi prenante que réjouissante.