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| Dernière fiche en BD - Humour |
Astérix 40 - L'iris blanc
FABCARO Didier CONRAD 48 pages Date de sortie : 26/10/2023 Images de L'iris blanc (2) - Lien direct vers cette fiche
PRESENTATION « Pour éclairer la forêt, la floraison d'un seul iris suffit » L'Iris blanc est le nom d'une nouvelle école de pensée positive, venue de Rome qui commence à se propager dans les grandes villes, de Rome à Lutèce. César décide que cette méthode peut avoir un effet bénéfique sur les camps qui se trouvent autour du célèbre village gaulois. Mais les préceptes de cette école exercent aussi une influence sur les villageois qui croisent son chemin... Qu'est-il arrivé à notre chef Gaulois préféré et pourquoi cette mine renfrognée ?
MON AVIS
J'ai mis un peu de temps à lire ce 40e épisode d'Astérix. Je suis un grand amateur de la saga, mais je lis les derniers opus avec beaucoup de circonspection, naturelle inquiétude d'être déçu après la puissance du duo Goscinny & Uderzo.
Visuellement on est dans un joli respect des traits originaux, pas de rupture à ce niveau, on peut donc plonger sans retenue dans l'histoire. Nous découvrons rapidement le ton et le sens donné à ce volume, avec l'antagoniste principal Vicévertus qui porte bien son nom.
L'intrigue va être psychologique : combattre les gaulois avec de petites phrases d'apaisement, du management positif, transformer les peurs et difficultés en vision constructive. L'objectif étant à la fois de motiver les romains qui appréhendent de se faire tabasser, et perturber les gaulois à la mentalité un poil plus percutante.
C'est un joli clin d'œil à la société actuelle, une vision très anglo-saxonne où il est préférable d'hypocritiser les situations pour en faire oublier leur véritable criticité, technique de gourou et de coatching qu'on peut retrouver dans les grandes sociétés, et qui a une efficacité toute relative. Car c'est bien connu, les gaulois, faut que cela râle, cela a besoin de dire les choses, pas de les enrober doucereusement pour en atténuer l'impact.
Forcément, aborder Ordralfabétix avec un "noble commerçant aux effluves de varech aux poissons frais gorgés d'éléments essentiels" cela perturbe. Plus encore lorsqu'on pousse le vice en lui suggérant d'aller pêcher lui-même son poisson frais. C'est décalé, c'est drôle, c'est inattendu, et c'est très subtil. L'album est un vrai régal de lecture au second degré, les références à notre société actuelle sont constantes, l'absurde est omniprésent, les auteurs attaquent dans tous les sens, et les jeux de mots sont bons et nombreux. Je me suis régalé sur la page du concert d'Assurancetourix avec ses adaptations des chansons des années 80 et les commentaires des spectateurs gaulois conciliants et précautionneux.
On pourra juste regretter une certaine lenteur, car l'album est très verbeux, plus axé sur la manipulation psychologique et toxique que sur l'action énergique. Ainsi qu'une fin facilement expédiée. Tout ceci en fait un volume plus adulte, l'humour n'est pas à rechercher à niveau des visuels mais au niveau du grotesque des situations, il faut avoir une once de recul pour en apprécier tout le fondement, et les critiques avec la réalité de notre société.
C'est donc une belle surprise, j'ai pouffé à de nombreuses reprises, étonné par la direction prise mais rassuré par un humour que je trouve original et des sujets qui me parlent. Je me suis donc retrouvé dans cette lecture et y ait passé un très bon moment. C'est cela aussi la force d'Astérix, proposer du renouvellement pour éviter la redondance d'un humour trop classique, cela change et il en faut pour tous les goûts. Et je pense que les perfides intentions de Vicévertus auraient certainement plu à Goscinny.
Aujourd'hui 10:09 par LordTRY
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Notation
Non :  Bof :  Bien :  Très bien :  J'adore :  |
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